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Durée record pour une opération chirurgicale : la plus longue jamais enregistrée

La durée moyenne d’une intervention chirurgicale dépasse rarement quelques heures. Pourtant, certains cas exceptionnels repoussent largement ces limites, soulignant une réalité médicale souvent méconnue.

Les données hospitalières montrent une disparité marquée dans la durée des opérations selon l’âge, la pathologie ou la technique employée. Ces écarts révèlent des besoins spécifiques en matière de suivi et de soins, particulièrement pour les patients les plus vulnérables.

Comprendre les opérations chirurgicales longues : enjeux, risques et spécificités selon l’âge

Trente-deux heures au bloc opératoire : voilà ce qu’a traversé Dominic Mullin à l’Hôpital Charles-LeMoyne. Ce marathon chirurgical pour retirer un chordome cervical, tumeur aussi rare qu’invasive, a mobilisé une équipe entière. Trois chirurgiens, épaulés par deux anesthésistes, seize infirmières et un bataillon de kinésithérapeutes et ergothérapeutes, se sont relayés sous la coordination d’Inthysone Rajvong. Chaque geste, chaque minute compte dans ce type de combat.

Personne ne vise la longueur du temps passé au bloc. Si l’opération s’étire, c’est que la situation l’exige : préserver les nerfs, limiter les risques pour le cerveau, contenir les saignements. Plus l’intervention dure, plus la vigilance doit être aiguisée, surtout chez les plus âgés ou les personnes fragilisées. Relais précis, organisation souple, anticipation de la fatigue collective : tout est orchestré pour que la vigilance ne flanche jamais. Chez l’enfant ou le senior, l’équilibre du corps reste encore plus instable.

Voici les réalités concrètes auxquelles font face les équipes lors de ces interventions hors normes :

  • Enjeux techniques : retirer la tumeur d’un seul bloc, reconstruire ce qui a été sectionné, gérer des hémorragies massives.
  • Risques : hypothermie, déséquilibres métaboliques, apparition d’escarres, complications liées à une anesthésie prolongée.
  • Spécificités selon l’âge : nécessité d’adapter les protocoles, d’intensifier la surveillance et de personnaliser la prise en charge.

Le chef chirurgien doit garder une marge d’action pour l’imprévu. L’ajustement en temps réel s’impose, tout comme la coordination fine de chaque professionnel de santé. C’est un exercice d’équipe, où la résistance physique et l’expertise technique se conjuguent à chaque instant.

Quels sont les chiffres clés et les profils des patients concernés par ces interventions exceptionnelles ?

Les opérations de très longue durée restent l’apanage de cas tout à fait particuliers. À Longueuil, l’intervention de 32 heures sur Dominic Mullin n’a rien d’anecdotique : elle incarne l’exigence d’une mobilisation collective pour un patient jeune, père de famille, atteint d’une tumeur rare. Selon le Dr Philippe Martel, la résection en bloc s’impose dans ces situations pour garantir les meilleures chances de récupération.

En France, il est rare qu’une intervention majeure dépasse 8 à 10 heures. Les cas recensés au-delà de ce seuil concernent quelques dizaines de patients chaque année, souvent pour des tumeurs complexes, des reconstructions vasculaires ou des transplantations multiples. Les profils les plus fréquemment concernés ? Des adultes jeunes ou d’âge moyen, capables de supporter une anesthésie de longue durée, mais aussi des enfants touchés par des malformations congénitales lourdes.

On peut résumer les données principales sur ces interventions d’exception :

  • Durée la plus longue enregistrée : 32 heures (Dominic Mullin, 2024, Longueuil, Québec).
  • Profil habituel : adulte de moins de 60 ans, sans pathologie chronique majeure, suivi de très près par l’équipe médicale.
  • Ressources mobilisées : 3 chirurgiens, 2 anesthésistes, 16 infirmières, physiothérapeutes, ergothérapeutes.

L’exemple de Dominic Mullin rejoint d’autres grandes pages de la chirurgie mondiale : greffes multiples, opérations archéologiques comme celle de Liang Tebo à Bornéo, où un homme a survécu plusieurs années après une amputation vieille de 30 000 ans. La chirurgie de l’extrême ne concerne qu’un nombre infime de patients, mais met en branle l’ensemble d’un service hospitalier et exige une coordination sans faille.

Equipe médicale réunie dans la salle de repos hospitalière

Soins post-opératoires, innovations médicales et ressources fiables pour accompagner la convalescence

Après une opération aussi longue, la vigilance ne retombe pas. À l’Hôpital Charles-LeMoyne, la mobilisation continue : seize infirmières, des kinés et des ergothérapeutes se relaient auprès de Dominic Mullin. Les risques les plus fréquents sont connus : infection, embolie, troubles neurologiques. La surveillance reste continue, d’abord en salle de réveil puis en unité spécialisée, pour repérer la moindre alerte. La rééducation démarre sans attendre, sous contrôle rapproché, pour limiter les séquelles et restaurer l’autonomie aussi vite que possible.

Ces dernières années, l’innovation s’est invitée jusque dans la convalescence. La téléchirurgie, déjà expérimentée entre Bordeaux et Pékin via robot chirurgical, permet un suivi personnalisé et interactif, même à distance. Des chirurgiens comme Alberto Breda ou Richard Gaston ont ouvert la voie à des dispositifs qui facilitent la rééducation, la détection des complications et le contact permanent avec l’équipe soignante.

Ressources fiables pour les patients et leur entourage

Pour mieux s’orienter après une longue opération, voici quelques ressources fiables et reconnues :

  • Société française d’ophtalmologie et Société européenne d’urologie : accès à des recommandations et des protocoles validés.
  • Centres hospitaliers de référence, notamment l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, pour bénéficier d’une expertise pluridisciplinaire.
  • Plateformes de suivi post-opératoire, proposant téléconsultation et partages d’expériences entre patients.

Ces outils permettent d’optimiser la convalescence et de renforcer la sécurité du patient, en s’appuyant sur la synergie entre professionnels, malades et proches. L’apport des nouvelles technologies et la mobilisation de toutes les compétences dessinent un avenir où récupérer après une opération hors norme ne relève plus seulement de l’exploit, mais d’un effort collectif et coordonné. Et demain, qui oserait encore fixer une limite à cette ténacité humaine ?